Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

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Mot-clé - La Bienne

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dimanche 12 mai 2024

Les rivières du Jura de nos jours.

Une vidéo réalisée et mise en ligne par des amoureux de la Bienne circulent depuis plusieurs jours. Elle a pour but de sensibiliser et d'atteindre les politiques Jurassiens et autres professionnels du tourisme de notre département. Les images sont la réalité du moment en ce qui concerne la Bienne. Je ne sais pas quel sera l'impact de cette vidéo, mais je souhaitais la partager.

Pour suivre ces sujets de mortalités/pollutions jurassiennes depuis le début avec attention, je le sentiment que l'on est dans une impasse. Toutes les décisions qui amèneront à améliorer la qualité de l'eau que cela soit dans le domaine de l'assainissement ou agricole, sont très coûteuses et donc impopulaires. Aucun politique local ne prendra des décisions qui lui coûteront au final sa place d'élu auprès de son électorat. La mairie de Saint-Claude en est le parfait exemple en annonçant publiquement quelques jours avant le pic de mortalité sur la Bienne une importante réduction des travaux d'assainissement de sa ville à cause des coûts trop élevés. C'est de souvenir le troisième très gros épisode de mortalité depuis 2012 sur la Bienne. Rien de surprenant puisque rien n'a changé. Aucune raison que cela ne se reproduise pas. Les très nombreux rejets en direct dans la Bienne dénombrés il y a quelques années par l'AAPPMA locale sont toujours là. La politique d'épandage reste la même sur le bassin versant et les autres.

Si la Bienne était la seule concernée, mais ce n'est pas le cas. C'est la plus médiatisée mais loin d'être la seule. Pour suivre les politiques jurassiens sur les réseaux, il est facile de comprendre que ce sujet n'a pas d'importante pour eux et ne sera pas pris en compte. Il y a eu des catastrophes encore plus dramatiques ces dernières années dans notre département. Par exemple ce qui s'est passé sur le Valouson avec l'anéantissement de toute vie sur plusieurs kilomètres. On de parle pas d'une partie de la population de truites là, on parle d'une remise à zéro totale ! Quelles ont été les prises de paroles de nos politiques ? Rien, absolument rien. Il ne faut surtout pas froisser l'électorat agricole et plutôt s'afficher à tous les comices de la région, c'est tellement plus efficace en terme de voix dans les urnes ! De la même façon pour la destruction totale de 2 kilomètres sur la Furieuse avec toutes les truites sur le dos. Notre tout nouveau sénateur a préféré parler sur ses réseaux de l'action trop "policière" de l'OFB tout en ajoutant que le comice n'avait fait qu'endommager la rivière en aval. Non, la rivière n'a pas été endommagée, elle a été détruite.

Je pourrais lister encore de nombreux exemples sur la non action et la non implication flagrante des politiques locaux sur ces sujets de pollutions de rivières. Et au-delà des politiques, vous pensez que les citoyens seraient prêts à mettre X euros en plus dans leurs factures d'assainissements quand on voit les travaux colossaux qu'il faudrait faire par endroit ? J'en doute. Les gens sont souvent indignés devant leur écran, mais quand il faut mettre la main au porte-feuille, c'est plus compliqué. Même chez les pêcheurs, la prise de conscience n'est pas totale, loin de là.

La biennoise, suite à cet épisode de mortalité, a communiqué avec un message pour les pêcheurs.

Vous pouvez aller vous balader sur les réseaux. Vous trouverez des pêcheurs qui, malgré toute l'information qu'il y a eu, publient des photos de leur séjour récent en plein épisode de mortalité sur la Bienne avec des truites hors de l'eau prises à pleine main. Quand il ne s'agit pas de photos d'ombres...C'est fou. Je soutiens malgré ces comportements non responsable la décision de la biennoise de maintenir la pêche ouverte. Une rivière sans pêcheurs est une rivière sans donneurs d'alertes. Mais chez les pêcheurs, la majorité reste des consommateurs et seulement ça. Bien triste ! 

De toutes évidences, les politiques menées à ce jour n'ont rien donné. Si les instances de la pêche veulent conserver des rivières en état, c'est dans les tribunaux que cela doit se passer. Il n'y a pas d'autres alternatives. C'est la seule façon de faire plier les décisionnaires. Du côté des pêcheurs, quand on voit la poignée de personnes qui s'investissent et qui donnent de leur temps pour que tous les autres en profitent sans même respecter les demandes des AAPPMA, ça fait réfléchir, vraiment !

jeudi 2 mai 2024

Communiqué de la biennoise.

Suite à l'épisode de mortalité qui a fait son apparition depuis plusieurs jours sur la Bienne, l'AAPPMA locale a fait part d'un communiqué.

Le voici (cliquez sur l'image pour l'agrandir) :

mercredi 24 avril 2024

Bienne, la double lame !

Après un premier épisode de mortalité il y a environ un mois, c'est la double lame qui s’abat sur la Bienne ces jours-ci. De très nombreux poissons malades ou morts sont observés de Saint-Claude à Lavancia. Un vrai carnage.

Les poissons s'accumulent en fin de dérive aux abords du barrage de Lavancia. Mais ça, c'est pour ceux qui ont encore les forces pour dériver. Beaucoup sont trouvés morts le long du linéaire.

Que dire de plus que tout ce qui a été dit. Ce triste évènement arrive après les annonces du maire de Saint-Claude sur les fortes réductions des travaux d'assainissements de la ville. Mais comment pointé du doigt ce seul élu alors que dans ce domaine ils ont tous leur responsabilité. On peut dresser le bilan du président Pernot sur ce dossier par exemple pour ce rendre à quel point la qualité de l'eau de nos rivière jurassiennes lui importait (voir son discours sur sa page facebook sur l'OFB et la pollution de la Furieuse, un must !). On peut aussi se rendre compte à quel point ce sujet fondamental pour toute une biodiversité et pour nous même (la plupart des approvisionnements en eaux potables des villes et villages viennent de nos rivières ! ) reste très, mais alors très éloigné de nos élus jurassiens dans leur grande majorité.

Si seulement ces truites avaient une fourrure à la place des écailles ou encore des plumes à la place des nageoires, si seulement elles se faisaient tuer par le trafic routier ou encore des éoliennes. Mais non, pas de chance pour elles, tout se passe sous l'eau et tout le monde s'en fiche. Nous vivons dans un monde où les gens s'offusquent pour pas grand chose et ignorent de telles tragédies.

Oui, car derrière ces poissons sauvages qui crèvent les uns après les autres depuis des années, il y a toute la macro-faune qui y passe aussi (les larves aquatiques). Celles-ci nourrissent un nombre d'espèces innombrables. Sans ces insectes qui disparaissent en même temps que les truites (mais ça se voit encore moins donc on s'en fiche encore plus !), plus d'hirondelles, plus de cincle plongeur, plus de chauves-souris, plus de batraciens, etc...Sans cette qualité de l'eau qui est si médiocre de nos jours à en faire crever les poissons, quid de notre santé sur le long terme en la buvant ? Il faudra toujours la traiter plus ?

Encore une fois, seuls les pêcheurs vont s'alarmer. Certes par intérêt vis à vis de leur passion mais malgré tout, ils seront les seuls. Car pour les autres, tous les autres, à part mettre en place des taxes d'assainissements pour les uns, et les payer sans trop réfléchir pour les autres, personne ne s'offusquera. Ne comptez pas sur nos élus, ou le système en place pour changer les choses, 38 ans de bénévolat que je l'espère, 38 ans que la situation se dégrade. Et visiblement, cela s'arrêtera uniquement quand tout sera mort.

mercredi 10 avril 2024

Pour la Bienne, c'est encore loupé !

Vous pensiez qu'un jour la Bienne aurait des eaux plus propres ? Vous pensiez que les élus jurassiens avaient une réelle envie de bien faire pour rendre nos rivières plus saines ? Vous pensiez qu'à la tête du Conseil départemental du Jura il y avait les bonnes personnes pour faire face à ces immenses épreuves environnementales locales ?
Vous aviez tort !
Non, la Bienne n'aura pas de sitôt des eaux plus saines comme malheureusement toutes les autres rivières jurassiennes. Non, nos élus ne prendront pas les décisions difficiles dans le domaine de l'assainissement ou envers le monde agricole (voir les affaires du comice sur la Furieuse ou bien encore de la méthanisation sur le Valouson) au risque de perdre leur électorat. Sans même parler de décisions, il faut juste écouter les discours frileux de ces mêmes élus pour ne pas froisser les pollueurs. C'est criant de vérité !
C'est tellement évident, tellement prévisible. Rien que dans le Jura, il y a de nombreux dossiers passés qui prouvent que cette volonté est inexistante. Encore une fois, j'entends le discours comme quoi il ne faut pas couper le dialogue et construire avec les élus. Encore une fois, je vois aujourd'hui après 30 ans de bénévolat et d’investissement personnel le triste résultat. C'est un échec total et visiblement pas la bonne stratégie !
Nos rivières jurassiennes, celles qui faisaient venir des pêcheurs du monde entier il n'y a pas si longtemps encore, sont à l'agonie. Chaque année je me dis que cela ne peut être pire, mais si.
Honte à vous les élus pour avoir laissé dépérir de tels joyaux, honte à nous pour ne pas vous avoir convaincu de mieux faire.

mercredi 20 mars 2024

Triste Bienne, mars 2024.

Comme un bien triste rappel, les fonds actuels des rivières franc-comtoises sont pour la plupart de couleurs noirs. Ceux-ci se sont transformés en quelques semaines. En quelques jours mêmes. Des mortalités parfois non négligeables ont été observées également. C'est le cas sur la Bienne. C'est la rivière la plus pêchée aussi d'où le fait de recevoir un grand nombre de témoignages mais l'Ain à Champagnole n'est pas mieux malheureusement. Les fonds sont complètements colmatés par ces algues filamenteuses brunes/noires. Les cadavres de truites sont régulièrement observés depuis le jour de l'ouverture et même un peu avant à vrai dire.

C'est arrivé vite, très vite. D'après les retours, en quelques jours les gravières de la Bienne se sont tapissés de ces algues qui annoncent la mort. Les photos ci-dessous parlent d'elles-mêmes. Elles ont été prises juste avant le coup d'eau de ce lundi.

Dans les esprits de chacun, après les précipitations hivernales, on ne s'attendait pas vraiment à ça. Il est tombé entre octobre et janvier autour des 900mm d'eau dans le Jura. Les bassins versants de la Bienne et de l'Ain ont été copieusement arrosés. En février, et même si la normale n'a pas été dépassée, c'est encore 80-90mm d'eau supplémentaire. Seule cette première partie de mois de Mars est en déficit en terme de pluie. Les rivières ont donc vu leur niveau baisser. Mais encore une fois, rien de dramatique. Le niveau restait correct. J'ai déjà vu nos rivières plus basses à l'ouverture. Malgré ça, la plus que médiocre qualité de nos eaux est venue nous rappeler à quel point nos rivières survivent sur un fil et qu'à tout moment, la mort peut les submerger.

Ne soyons pas surpris pour autant. Il y a des bonnes volontés un peu partout, mais au final, sur le terrain, mise à part de l'information, qu'est ce qui change en terme de qualité d'eau ? Il y a quelques années, sous la présidence de Charles Varenne, la biennoise avait dénombré près de 130 rejets directs sur 60 kilomètres. Où en sommes-nous aujourd'hui ? De plus, et on ne peut pas le nier, la Bienne possède un immense bassin versant. Les épandages massifs de lisier depuis des semaines ne sont pas pour rien sur la couleur des fonds de la rivière. En 2021 et 22, il y a eu peu ou pas de précipitations durant ces épandages de sortie d'hiver. Pas de fonds noirs. Pas à ce point là. Hasard ? Cette année, pas de grosses pluies, mais régulièrement quelques millimètres ici et là. Assez pour raviner. Là aussi, rien de plus sur ce sujet. On en est à prier qu'il ne pleuve pas lors des épandages, c'est tout.

Encore une fois, je ne jette la pierre à personne. Je suis moi-même président d'AAPPMA depuis 26 ans avec ce résultat plus que négatif en terme de défense de nos rivières. Notre parcours n'a jamais eu aussi peu de poissons. C'est un échec individuel et collectif à tout point de vue.

Mais finalement, quelle autre issue ? Peut-on me lister par exemple sur la Bienne ou l'Ain les communes, les entreprises, les exploitations agricoles et j'en passe qui ont été condamnées pour pollution ? Rien ou presque. Même lorsque les preuves peuvent être accablantes, cela ne va pas au bout. Et le plus souvent, c'est la volonté d'aller en confrontation qui est absente. Du coup, les truites disparaissent...

J'entends le discours comme quoi il ne faut pas aller au charbon contre les collectivités et les élus en place faute de couper le dialogue. Je l'entends depuis 26 ans. Est-ce que ça fonctionne ? Est-ce que nos rivières se portent mieux avec cette politique ? J'ai envie de répondre non et même que c'est de pire en pire. Donc au bout d'un moment, il va peut-être falloir réunir toutes les ressources financières des divers organismes de protection des milieux aquatiques pour faire bouger les choses réellement sans se disperser de partout. Parce qu'on peut mettre en place toutes sortes de choses, réaliser tous les aménagements possibles, faire toutes sortes d'études, si l'eau de la rivière reste pourrie, il n'y aura plus jamais de vie !

https://youtube.com/shorts/ifnqUobO5BU?si=0GTmw3GoaAZdHPgh

 

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